L’augmentation constante de dispositifs technologiques au sein des voitures oblige les constructeurs à perfectionner les calculateurs capables de traiter la gargantuesque masse de données collectées par nos véhicules.
Ces informations recueillies par les différents capteurs sont transmises à un boîtier de gestion nommé BSI (Boitier de Servitude Intelligent ou Built in System Interface en anglais) pour être traitées puis utilisées afin d’accomplir de nombreuses actions. Que ce soit pour allumer les clignotants, gérer l’ouverture des vitres ou des portières, tous les systèmes électroniques passent par le BSI !
À moins d’un court-circuit ou de voies d’eau, la panne d’un BSI est tout à fait exceptionnelle. Bien souvent, les dysfonctionnements proviennent plutôt de l’un des nombreux périphériques connectés au boîtier... Et c’est tant mieux !
En effet, le remplacement d’un BSI est une opération très complexe, car il est couplé à son équivalent moteur (le BSM : boîtier de servitude moteur). De plus, il gère l’antidémarrage et contient les informations de votre véhicule (options, kilométrage, etc.) qui sont stockées sur l’EEPROM, une petite puce de mémoire. Il est possible d’effacer les données de cette puce puis d’écrire un nouveau programme pour qu’il corresponde à votre véhicule, mais cela demande un équipement spécifique ainsi que des compétences en informatique assez pointues... Il est également possible de souder directement l’EEPROM du BSI d’origine sur votre nouvelle pièce, mais il est possible que le programme soit déjà corrompu suite aux dysfonctionnements initiaux. Dans ce cas, vous ne ferez que transférer le problème d’une pièce à l’autre.
Dans les deux cas, la moindre erreur de manipulation pourrait aggraver vos problèmes, jusqu’à ce qu’il soit tout bonnement impossible de démarrer votre véhicule ou d’en déverrouiller les portières.
Par conséquent, il est fortement déconseillé de procéder soi-même au remplacement d’un boîtier de servitude intelligent. Il n’est certes pas indispensable de passer par un garage pour obtenir un nouveau bsi, vendu généralement très cher (minimum 500 euros), mais laisser un professionnel certifié l’installer pour vous.
Avant toute chose, il convient de noter que le terme BSI n’est pas celui choisi par l’ensemble des constructeurs automobiles. Ainsi, Renault préfère par exemple parler d’UCH (Unité de Contrôle de l’Habitacle) alors qu’Audi le nomme Module confort. Malgré cette petite subtilité sémantique propre à certains constructeurs, les fonctions restent identiques.
Le BSI centralise ainsi l’ensemble des informations électroniques captées par le véhicule puis transmet ces informations aux organes responsables de leur activation. Il connecte également entre eux les différents calculateurs. En bref, le BSI fonctionne plus ou moins comme la carte mère d’un ordinateur. Ou, pour nos lecteurs plus à l’aise en biologie qu’en informatique, considérez que le BSI est en quelque sorte le cerveau de votre voiture ! Sans le BSI et son architecture dite multiplexée, l’habitacle de la voiture serait truffé de câbles et de fils en tout genre comme autant de connexions nerveuses qui relient entre eux les différents neurones du véhicule. En outre, le BSI permet également de réduire le nombre de capteurs nécessaires, car grâce à cette architecture électronique, une même sonde peut envoyer des données à plusieurs composants simultanément.
Inventé en 1984 par Philippe Bally, le boîtier BSI s’est développé dans les années 90 avant de s’imposer dans la majorité des véhicules modernes depuis l’an 2000. Aujourd’hui, le BSI est composé des éléments suivants :
Si à l’origine, le boîtier de servitude intelligent gérait uniquement l’activation des systèmes d’alarme (ce qui explique pourquoi il fut imposé par les compagnies d’assurance), de nombreuses autres missions lui sont désormais attribuées. Parmi elles, on peut notamment citer l’allumage automatique des feux, la gestion des éléments de signalisation, de verrouillage des portières, l’aide à la conduite... Le BSI peut même permettre de prévenir les secours en cas d’accident grâce à sa fonction de géolocalisation.
Et la liste est loin d’être exhaustive !
Vous l’aurez compris, le BSI est une pièce indispensable à l’ensemble des fonctionnalités électroniques des véhicules. Et plus la voiture concernée est moderne, plus cette dernière est bardée d’électroniques, ce qui ne fait qu’accroître son importance. Il convient donc d’être très attentif aux premiers signes de dysfonctionnement pour continuer à profiter de son véhicule de manière confortable et sécurisée.
Vous vous en doutez, les symptômes à surveiller sont principalement de nature électronique. Si le BSI est défectueux, vous constaterez un mauvais fonctionnement de divers voyants du tableau de bord, de l’ouverture des vitres (sauf en cas d’ouverture par manivelle, évidemment), des essuie-glaces, ou encore du verrouillage/déverrouillage des portières. Cependant, un BSI défectueux peut également entraîner une dégradation des fonctions moteur. La boîte de vitesses (même manuelle) ou le régime moteur peuvent également pâtir d’un boîtier de servitude intelligent défectueux. De plus, un BSI déficient peut provoquer des problèmes au démarrage, car c’est le moment où le véhicule doit gérer le plus d’informations et ainsi surcharger un boîtier en mauvais état.
Néanmoins, le plus gros problème d’un BSI défectueux se situe peut-être au moment du diagnostic. L’architecture électronique particulièrement complexe du boîtier ne peut être contrôlée que par un technicien qualifié, qui dispose d’un logiciel spécifique (appelé DiadDox chez Peugeot et Citroën). Vous rendre chez un professionnel sera donc indispensable. De la même manière, reprogrammer un BSI peut parfois se faire simplement en débranchant puis en branchant à nouveau la batterie, mais seulement sur certains modèles.
En conclusion, si vous ne souhaitez pas faire appel à un spécialiste en cas de dysfonctionnement, vous ne pourrez pas non plus le réparer vous-mêmes. Un remplacement sera donc votre seule et unique option.